Au gré de mes découvertes et de mes envies, je transcrirai des paroles extraites d’émissions de télévision ou de radio conservées par l’Ina.
Aucun son, aucune image. Seulement les mots.
#1 - Georges Perec (1976)
Je considère mon activité d’écrivain un peu comme une activité de chercheur […]. Un peu comme si… Dans mon métier je côtoie beaucoup de chercheurs dans la recherche scientifique, […]. Dans mon gagne-pain disons, […] je travaille à la recherche scientifique, j’y fais de la documentation pour des neurophysiologistes mais je connais aussi des chercheurs en mathématiques, en psychologie, en sociologie, en biologie et finalement ces chercheurs travaillent sur un programme de recherche, font de la recherche fondamentale qui n’a pas d’application, qui est simplement d’aboutir à une plus grande connaissance du monde, or ils sont rétribués mensuellement pour ce travail. Moi je pense que je fais la même chose avec des dictionnaires, avec le langage, avec une certaine forme de sensibilité et je concevrais tout à fait d’être payé comme un chercheur littéraire […]. Un chercheur qui résout des mathématiques, qui fait des équations, c’est son travail. Personne ne lui demande de comptes alors que moi, je veux dire, je dépends de la vente de mes livres, et comme les livres ne se vendent pas suffisamment, je suis obligé de travailler pour avoir un second métier comme tous les écrivains. […] Je veux pas me plaindre, je dois dire quand même qu’en ce qui concerne l’écriture je suis ce qu’on pourrait appeler un écrivain heureux, je pense. D’abord parce que ce métier m’intéresse et qu’il n’interfère pas du tout avec mon activité d’écriture. Donc dans le monde dans lequel on vit, dans la mesure où on n’admet pas que l’activité d’un écrivain puisse être identique à l’activité d’un chercheur, ce qui est un grand dommage, je pense j’ai une situation presque privilégiée.
Dans « Chemins », diffusé le 22 mars 1976 sur la 2ème chaîne de TV.
[…] : interventions de la questionneuse qui est aussi écrivain. Un indice : elle a reçu le Goncourt de la biographie en 2009.
Aucun son, aucune image. Seulement les mots.
#1 - Georges Perec (1976)
Je considère mon activité d’écrivain un peu comme une activité de chercheur […]. Un peu comme si… Dans mon métier je côtoie beaucoup de chercheurs dans la recherche scientifique, […]. Dans mon gagne-pain disons, […] je travaille à la recherche scientifique, j’y fais de la documentation pour des neurophysiologistes mais je connais aussi des chercheurs en mathématiques, en psychologie, en sociologie, en biologie et finalement ces chercheurs travaillent sur un programme de recherche, font de la recherche fondamentale qui n’a pas d’application, qui est simplement d’aboutir à une plus grande connaissance du monde, or ils sont rétribués mensuellement pour ce travail. Moi je pense que je fais la même chose avec des dictionnaires, avec le langage, avec une certaine forme de sensibilité et je concevrais tout à fait d’être payé comme un chercheur littéraire […]. Un chercheur qui résout des mathématiques, qui fait des équations, c’est son travail. Personne ne lui demande de comptes alors que moi, je veux dire, je dépends de la vente de mes livres, et comme les livres ne se vendent pas suffisamment, je suis obligé de travailler pour avoir un second métier comme tous les écrivains. […] Je veux pas me plaindre, je dois dire quand même qu’en ce qui concerne l’écriture je suis ce qu’on pourrait appeler un écrivain heureux, je pense. D’abord parce que ce métier m’intéresse et qu’il n’interfère pas du tout avec mon activité d’écriture. Donc dans le monde dans lequel on vit, dans la mesure où on n’admet pas que l’activité d’un écrivain puisse être identique à l’activité d’un chercheur, ce qui est un grand dommage, je pense j’ai une situation presque privilégiée.
Dans « Chemins », diffusé le 22 mars 1976 sur la 2ème chaîne de TV.
[…] : interventions de la questionneuse qui est aussi écrivain. Un indice : elle a reçu le Goncourt de la biographie en 2009.
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