Poème de métro (19.12.12)

• D’abord je sors un livre, oubliant le dess(e)in du poème — le but ou quasi du trajet —
• lire ou écrire il faut choisir, aussi :
• je me hâte à l’arrêt (six pieds) + Brian is in the kit(s)ch— (soit six autres, face à moi lus) = alexandrin troussé à la Porte Dorée (12).
• Je songe alors (de quel coq à quel âne ?) aux moines de Tibhirine pour de piètres raisons, à savoir
• qu’aux infos du matin (6 pieds) l’on revient sur le fait qu’alors leurs têtes seules sont il y a seize ans retrouvées/restituées (4 X 6),
• (soit ces six pieds sous terre (sous terre : le métro où je suis (et six encor de plus)))
• or l’avant-veille au soir (6 — arrête ! — arrêt : Reuilly) je m’offre,
• qui fond, de la tête de moine à l’apéritif —
• [je fais halte à Bastille, où de la tête aussi est tombée]
• — qu’on sert non pas en tranches mais en rosettes fines (qui donc me souffle « de Beauharnais » ?)
• débitées au couteau ou plus expertement à la Girolle®.
• [avec quoi qui donc a débité celles de ceux de T ?
• c’est pour le savoir que l’on a l’intention ces temps-ci de les exhumer]
• [calvaire aux Filles du : un musicien débite à la trompette-hache My Way]
• Vient un vil jeu de mots de Parigot (tête de…) : Jean Tibhirine (17).
• Mor(t)alité : on n’est pas bien sérieux quand on pond dix-sept pieds (sous terre).

[photo : Danièle Momont]

Le poème de métro, inventé par Jacques Jouet, « est un poème composé dans le métro, le temps d’un parcours.
Un poème de métro compte autant de vers que votre voyage compte de stations moins un.
Le premier vers est composé dans votre tête entre les deux premières stations de votre voyage (en comptant la station de départ).
Il est transcrit sur le papier quand la rame s’arrête à la station deux.
Le deuxième vers est composé dans votre tête entre les stations deux et trois de votre voyage.
Il est transcrit sur le papier quand la rame s’arrête à la station trois. Et ainsi de suite.
[...]
Le dernier vers du poème est transcrit sur le quai de votre dernière station.
Si votre voyage impose un ou plusieurs changements de ligne, le poème comporte deux strophes ou davantage. »

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