Ce matin, le soleil a bon appétit (03)


La vieille fille (la rencontre)



« Ses mains sont de l’albâtre le plus finement
Veiné, ses doigts effilés. MOI : dites, leur blancheur
C’est le jus de citron le soir ou le roi des onguents
Dès l’aube ? ELLE : liquid shine spécifique sans odeur.

MOI : et le boléro plumeux romantique
À ras le rebondi ? ELLE (oblique
Moue dans la contre-plongée) : calçon
De style sexy oui mais trop pétasse non.

MOI : et c’est la racine douce candi rousse
Qu’on voit au dsous dbras déterger les pousses
Sudoriparfumieuses, non ? ELLE : fraîcheur
Garante antibio — et gare pif le lécheur !

MOI : mais ce bouffant oxygéné dans la choucroute
Qui évite l’aspect carton ? ELLE : c’est l’affect
Brume insoupçonnable avec pigma protect :
Pas touche ! MOI : ravale, Odysseus, ta goutte !

ELLE : pigmente un peu, mec ! Ré-active de la
Fibre archinutritive ! MOI (à moi) : merde, toi,
Dans les reflets verdâtres de l’abandon
Aux penchants moches de dégénération ! »

(Christian Prigent, La météo des plages)


La vieille fille (la baignade)




« Hip hip hip la broche hippocampe accroche
Aux hampes d’herbus all over Pollock si ça
Cloche dans ces gris d’entre deux verts moches
C’est le trop d’épinard bouilli au cul du rata.

La méduse c’est un bonnet de bain un arc
À bretelles vibratiles de quasi que flotte.
On s’allègerait bien pareil la culotte
Du soma dans la compote des quarks.

Prudence aux marches, petits pas ! Car ce nez
D’os livide de seiche que ton talon plastifié
Broierait, c’est Thétis peut-être — et crains le jus
Pour la venger de la Vive, ou Sour, le pus

En crachat lascif, pers & mauve, ou son sel
Très-Putride, à l’anémone. Dans l’abîme glacé
Du monde gît l’immonde : tremble quand de tes pieds
Émincés en plongée tu ne vois plus qu’un bleu mortel. »

(Christian Prigent, La météo des plages)

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